CLÉMERY PETIT VILLAGE LORRAIN
Situation géographique :
Clémery est un petit village rural du Nord-est de la France. Il est situé dans le département de la Meurthe-et-Moselle en région Lorraine (Grand Est). Le village de Clémery appartient à l’arrondissement de Nancy et au canton de Nomeny. Ses habitants sont appelés « Les Loups » en référence à St Loup le Saint patron de la commune. Au dernier recensement de 2020 la population légale était de 495 habitants, la population totale de 509 habitants.
Les Meurthe-et-Mosellans sont au nombre de 733 500 au recensement de 2017, les Lorrains deux millions trois cent cinquante et un mille habitants au recensement de 2013.
La superficie du département de la Meurthe-et-Moselle est de 5 245 km2. La densité de population du département de la Meurthe-et-Moselle est de 140 habitants par km². (Clémery 54 hab / km²)
L’altitude du village est de 179 mètres avec le point le plus haut de la commune à 226 mètres. La superficie du ban communal est de 945 hectares dont environ 180 hectares de forêts (76,5 hectares de forêt communale). Sa latitude est de 4S°53’41 » Nord et sa Longitude 6°11’11 » Est.
Son environnement :
Les villes et villages proches de Clémery sont :
- La butte de Mousson à 8 kilomètres à vol d’oiseau qui domine à 380 mètres d’altitude,
- Port sur Seille à 2.7 km,
- Manoncourt (Belleau) à 3.8 km,
- Morville à 4.7 km,
- Eply à 5.3 km,
- Nomeny à 5.6 km,
- Rouves à 5 km,
- Pont à Mousson à 11 km,
- Nancy à 34.8 km,
- Metz à 35.8 km. (données Mappy),
- Échangeur autoroutier A31 Nancy – Metz à 10 minutes,
- Aéroport de Louvigny et Aérogare TGV Est à 20 mn.
Son histoire :
Au moyen âge, les diocèses de Toul et de Metz se partageaient la région . Dès la seconde moitié du Xème siècle, on voit l’éclatement du pays au profit de principautés ecclésiastiques ( évêques de Metz ) et de principautés laïques ( Comté de Bar Duché de Lorraine ). Clémery appartenait aux Comtes de Bar.
Henri Lepage auteur des « Communes de la Meurthe » ( 1853), nous instruit qu’il y avait à Clémery un ancien couvent de l’ordre de Saint Benoît qui dépendait de l’Abbaye Saint Symphorien de Metz ainsi qu’en attestent d’anciens titres et qu’il aurait été construit au IXème siècle par les moines Bénédictins de l’Abbaye .
En 982, l’empereur du Saint Empire romain germanique OTHON II confirme à Adalbéron II évêque de Metz, sa possession de Nomeny, Arrey, Raucourt et Clémery .
Entre 1223 et 1248, les religieux de Saint Symphorien édifient une maison d’exploitation ou hostelage autour du couvent . Elle se composait de bâtiments d’habitation, d’une grange, d’étables, d’une porcherie, de greniers et d’un four . Cet ensemble aurait pris le nom de Clos Rémy .
Le 21 Septembre 1223, Conrad évêque de Metz incorpore la cure de Clémery avec ses revenus et dépendances à l’Abbaye de St Symphorien. Erford archidiacre de Metz et Thierry archevêque de Trêves, confirment cette union par des chartes également datées du 21 Septembre 1223.
Une bulle du Pape HONORIUS III la ratifie le 21 Mai 1224.
En 1227, Garnier châtelain de Mousson, et Thierry de Morville sur Seille , chevaliers détiennent ensemble à Clémery des biens et des revenus. Garnier cède à l’Abbaye de St Symphorien en Avril 1232, des droits sur les fours banaux et sur les hommes de Clémery avec l’accord de Gobert V d’Apremont de qui il tenait ces biens en fief.
La richesse du domaine monastique suscite les convoitises de Garnier qui recourt à la violence et contraint les religieux à placer leurs biens sous sa protection le 29 juin 1248: la vouerie * est née.(Denaix 1959).
Les châtelains de Mousson conservent la vouerie jusqu’au 24 Mars 1315, quand Dame Franke, arrière petite fille de Garnier la céde à Edouard III Marquis de Pont à Mousson , deuxième Comte de Bar . Celui-ci la rétrocéde à l’Abbaye de St Symphorien le 4 Août 1318 . Le comte la rachète pour la donner finalement au Comte de Salm Jean 1er, seigneur de Puttelange et de Viviers . En 1360 la vouerie du village comprise dans les terres du marquisat de Nomeny appartient donc à Jean seigneur de la Maison de SALM, qui la vend avec d’autres biens, à Jean Le Gournay, échevin de Metz.
* Wikipédia : L’avouerie ( syn. vouerie ou voerie) est la charge de l’avoué. Dans le droit féodal, l’avoué ( ou voué) est la personne chargée de la protection et de la représentation juridique d’une institution ecclésiastique, pour les affaires séculières de la vie quotidienne. C’était en général un seigneur qui met ses forces au service d’une institution ecclésiastique, généralement une abbaye, en échange d’une rémunération perçue sous forme d’impôt ou d’une partie des amendes. L’avoué dirige notamment les vassaux de l’institution. Son rôle est similaire à celui du vidame. Un même seigneur peut assurer la défense des biens de plusieurs établissements religieux différents.
En 1409 , les Antonistes de Pont à Mousson possédent à Clémery un gagnage dit La Gaignerie.
Un acte du 13 Mars 1416, témoigne que l’Abbé de Saint Symphorien est propriétaire de ce domaine, car on trouve une quittance donnée par lui au Duc Charles II de Lorraine dit Le Hardi (1364-1431). Dans cette quittance, l’abbé de St Symphorien renonce à demander réparation au Duc de Lorraine des dommages causés par ses troupes pendant leur occupation à Clémery.
Par lettres datées du 2 mars 1420, René Ier Duc de Bar, déclare que : » pour la bonne amour et affection qu’il sait avoir envers lui, son pays et seigneurie, les habitants de la ville de Clémery « il les prend et reçoit, » ensemble leurs femmes, enfants, familles, bestes, biens et chaptels quelconques, quelquepart qu’il soient et à champs et à ville » sous sa protection et garde héréditable….les habitants de Clémery-Bénicourt sous des conditions de rentes et tâches diverses.
Selon la chronique du doyen de Saint Thiébaut, le 12 Septembre 1444, Clémery aux mains des messins, est repris par les troupes françaises du Comte de Richemont avec 10 000 hommes ainsi que Raucourt et Cheminot .
En 1455, Jean Comte de Salm et les religieux de St Symphorien passent un accord au sujet de leurs droits réciproques à Clémery et Bégnicourt : le comte est seigneur voué et les religieux seigneurs.
En 1461, la seigneurie de Clémery est revendue par le comte de Salm à Renault le Gournay et Elisabeth Bataille sa femme.
Le 22 juillet 1476, la maison forte est enlevée par un seigneur lorrain Liébaut d’Abaucourt en guerre contre les messins. Deux jours plus tard le châtelain de Nomeny reprend la place .
Les religieux conservent leur seigneurie jusqu’au 26 Mars 1488 mais en proie à des difficultés financières, ils la cèdent pour la somme de » mil livres monnaoie de Metz » au Receveur du Duché de Lorraine, Anthonne Warin Trésorier général et gouverneur des Salines en 1489, qui fait bâtir le château et prend le nom d’Antoine de Clémery .
En Janvier 1491, les messins protestent auprès du pape et de l’empereur contre l’aliénation de Clémery. Ils accusent l’évêque de Metz, Henri de Lorraine de soutenir l’abbé de Saint Symphorien. (Bénédictins 1973) En effet, cette vente affaiblissait les défenses avancées de Metz .
A la quatrième génération de la descendance d’Antoine Warin de Clémery, son arrière petite fille, Oriane Warin de Clémery épouse Foulques ( Fouquet ) CHASTAN de la ROUTTE . Ils ont une fille Madeleine CHASTAN de la ROUTTE ( 1570-1619) qui épouse Georges Frédéric du HAUTOY (1563-1657) seigneur de Nubécourt dans la Meuse, fils de François DUHAUTOY et Nicole de BEAUVAU CRAON ( propriétaires actuels du Château d’ Haroué )
Le 1er Septembre 1635, les Suédois, Croates et Pollacs prennent le château et rasent le village. Le Maréchal François de Lhospital vient aussitôt assiéger le château et après 3 jours de siège, le reprend le 12 Octobre 1635.
En 1677, le Duc Charles V arrive sur la Seille où il rencontre le Maréchal de Créqui qui harcèle l’armée impériale. C’est sur les bords de cette rivière près de Clémery qu’il assoit son camp. Le maréchal voyant les deux rives de la Seille occupées par le Duc se retire sur les hauteurs de Mousson . ( Histoire de Pont à Mousson par Napoléon Henry )
Le 26 Mars 1728 les terres de Clémery, Bénicourt et Belleau sont réunies et le Duc Léopold de Lorraine érige ces terres en marquisat sous le nom de DUHAUTOY, en faveur de Gaston Jean Baptiste, Comte du Hautoy, Chambellan du duc Léopold. Par un arrêté du Conseil de Lunéville du 15 Mars 1760,et un arrêt en conseil d’état du roi de Pologne Stanislas en date du 24 Novembre 1760, le marquisat est transféré à Clémery dont le nom est changé en celui de DUHAUTOY. Ce nom perdurera ainsi jusqu’en 1790.
Le château reste dans la famille DU HAUTOY jusqu’au début du XIXe siècle et sera vendu par les 3 filles de Charles Henry DU HAUTOY en 1808 sous le premier Empire au maréchal Duroc, duc de Frioul, originaire de Pont-à-Mousson.
Sa population :
La toponomie de Clémery :
Selon le « Dictionnaire de la Meurthe » de 1860 de Henri Lepage ( 1814-1887) Bénicourt et Clémery ont porté différents noms :
Bénicourt : hameau (village et seigneurie) commune de Clémery en 1289 s’appelait BAGNEICOURT (Cartographie Apremont n°2) puis BEGNICOURT EN 1313 , BIGNEICOURT en 1333 ( Traité des chemins, ponts , fiefs III n° 13), 1455 BEGNICOURT puis BENICOURT
Selon l’étymologie, Bénicourt viendrait de Bénite court ou Benoite court qui pourrait trouver son origine dans le nom du couvent de l’ordre de Saint Benoît qui existait à Clémery et qui dépendait de l’Abbaye de St Symphorien de Metz . Le fief de Bénicourt relevait du marquisat de Pont à Mousson. L’abbé de ce monastère en était le collateur.
Clémery :
En 1289 on trouve CLEMEREY et CLEMEREI ( carte Apremont n°2) puis CLEMERY EN 1313 .
En 1712 d’après » L’état temporel des paroisses » le village était divisé en 3 hameaux : celui où il y avait l’église s’appelait « Le Hameau », le milieu du village « La Haute vue » et le troisième « Bégnicourt » Appelé DUHAUTOY du nom du 1er Marquis de Du Hautoy lorsqu’il devint marquisat en 1728, puis de nouveau CLEMERY en 1790 à la Révolution. (voir cahier de doléances de 1789)
Le fief de Clémery relevait du Marquisat de Pont à Mousson , précédemment du baillage de Nomeny de la Chatellenie d’Amance, Baillage de Nancy, Archiprêtré de Nomeny et Diocèse de Metz.
Un arrêt du Conseil de Lunéville du 15 Mars 1760 ordonne que le village de DUHAUTOY sera distrait du baillage de Nomeny et réuni à celui de Pont à Mousson et qu’en échange, le village de Manoncourt qui dépendait de ce dernier baillage, sera réuni à celui de Nomeny.
En 1802, Clémery est érigé en succursale avec Manoncourt et Bégnicourt pour annexes et Saint Loup comme patron.
Les Quatre Fers :
En 1630, le quartier des « Quatre fers » s’appelait » les Quatre Vents » . En fait selon la monographie rédigée en 1888 par Monsieur Giry, l’instituteur de l’époque, à la demande du préfet, c’est Ignace Kepfer qui , suite à une donation de Madame Du Hautoy, la châtelaine, devenue veuve qui avait dû le congédier, s’est fait construire une auberge vers 1793 pour rester à Clémery.
Selon des archives du 2 Nivose An VII ( 1798 ) KEPFER y figure comme aubergiste domicilié à Clémery . L’enseigne était » AUBERGE KEPFER « . Ce n’est qu’à la suite de la vente de l’Auberge que son successeur la baptisa « Auberge des Quatre-Fers ».
La Renaissance :
C’est actuellement la ferme de l’ancien Maire Pierre Viaud et de sa famille sur la route de Nomeny à Pont à Mousson. Elle a été construite en 1876 par Charles Louis Béjaud, fabricant de dentelles d’art à Clémery . Cette dentellerie occupait en 1888 environ 500 ouvrières tant à Clémery que dans les autres villages du canton ainsi qu’à Pont à Mousson : Marguerite Zimmermann qui habitait rue du Camp brodait pour la Dentellerie ( Information donnée par Madame Bernadette Klein sa cousine de Vaux en Moselle ) . Elles faisaient déjà du » télétravail » et rapportaient chaque fin de semaine à la fabrique leur travail réalisé à la maison . Là une quinzaine d’ouvrières y mettaient la dernière main.( voir les personnages célèbres de Clémery).